Le
projet de Loi 58.19 concerne un pacte en voie de caducité !!
QUI A-T-IL DERRIERE
CETTE DECISION
INOPPORTUNE ET REGRESSIVE ?
INOPPORTUNE ET REGRESSIVE ?
Le jeudi 22
août 2019, en pleines vacances d’été (!) et après une longue période de jours chômés,
le conseil de gouvernement a approuvé le projet de loi N° 58.19 relative à l’adhésion
de notre pays au « Covenant des Droits de l’Enfant en Islam », ce que
la société civile et les individus épris des droits de l’enfant ont,
immédiatement, qualifié de recul incompréhensible et inacceptable par rapport à
nos engagements internationaux, à nos textes nationaux et à nos ambitions en
matière de droits de l’homme, en général, et de droits de l’enfant, en
particulier.
Il s’agit d’un
« pacte » adopté par la 32ème Conférence des ministres des
Affaires étrangères des Etats islamiques qui s’était réunie du 28 au 30 juin
2005 à Sanaa au Yémen.
Or, la
Commission Permanente Indépendante des Droits de l’homme (CPIDH) de l’OCI,
réunie à Djeddah, du 15 au 19 avril 2018 (13èmme session) a recommandé de
« Réviser le Pacte de l’OCI relatif aux droits de l’enfant en Islam
pour renforcer les droits des enfants dans les Etas membres » !!
Cette
recommandation a été reprise par le Conseil des ministres des affaires
étrangères des pays de l’OCI réunis en Abu Dhabi, les 01 et 02 mars 2019,
soit il y a, donc, moins de six mois !!
Ainsi, le
gouvernement a décidé de présenter au Parlement un projet de loi pour adhérer à un texte, en cours
de refonte par l’OCI qui pourrait être considéré caduc, à terme, et qui plus
est n’apporte rien d’important en la matière !!
Cela est d’autant plus
surprenant que la Présidence de ladite Commission est présidée par notre compatriote la
Professeure Raja Naji Al Makkawi, depuis son élection, lors
de la 44ème session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’OCI,
tenue les 10 et 11 juillet à Abidjan 2017 (Côte d’Ivoire).
De
deux choses l’une, ou notre gouvernement ne savait pas et il serait, pour le
moins, fort incompétent, ou il savait et il serait tout aussi incompétent. Car,
comment, dans le premier cas, avoir une compatriote à la présidence de la
Commission et ne pas être au courant de ce qui s’y passe !! Dans le second
cas, comment essayer de passer un texte sans consulter, préalablement, les
instances constitutionnelles idoines et la société civile !! Car, qu’on se
le dise, ce texte représente une négation des fondements des droits de l’enfant
adoptés par notre pays, à travers nos engagements internationaux et dans nos
propres textes législatifs et règlementaires.
Reste à
attendre que les deux chambres du Parlement retoque la Projet de Loi 58.19 pour
incohérence, voire contradiction avec ces engagements et avec nos textes, dont
la Constitution. A moins que la majorité dans la majorité n’en fasse, encore,
un sujet populiste amalgamant le droit avec la théologie !!
Casablanca,
01.09.2019
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