La réponse au COVID-19 doit se faire dans le
respect des droits humains[1]
19 mars 2020
Human Rights Watch a
publié une série de recommandations adressées aux gouvernements qui luttent
contre la pandémie de coronavirus[2]
(New York, le 19
mars 2020) - Les gouvernements à travers le monde devraient répondre à la
pandémie de COVID-19 en accordant la priorité au droit à la santé pour tous,
ainsi qu’au respect des autres droits humains, a déclaré Human Rights Watch
dans un nouveau document publié aujourd’hui.
Ce
document, intitulé « COVID-19 :
Dimensions des droits humains dans les réponses gouvernementales »,
analyse les obligations qui incombent aux gouvernements et les préoccupations
relatives aux droits humains posées par l'épidémie de coronavirus, ainsi que
des exemples de réponses apportées à ce jour. Human Rights Watch fait des
recommandations aux gouvernements pour lutter contre l'épidémie dans le respect
des droits humains fondamentaux, y compris les droits à la santé, la liberté
d'expression, la non-discrimination et la liberté de mouvement.
Sur le même thème : COVID-19 : Recommandations de HRW aux gouvernements
« Alors
que les gouvernements commencent à intensifier leur action en matière de santé
publique, la menace posée par COVID-19 est une raison de réaffirmer les droits
individuels, et non
d’y renoncer », a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch. « Cela signifie donner la priorité à la science plutôt qu'à la politique, prendre soin des personnes les plus à risque, éviter la censure, limiter les blocages et renforcer la confiance de l'opinion publique, qui est essentielle dans une réponse efficace. »
d’y renoncer », a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch. « Cela signifie donner la priorité à la science plutôt qu'à la politique, prendre soin des personnes les plus à risque, éviter la censure, limiter les blocages et renforcer la confiance de l'opinion publique, qui est essentielle dans une réponse efficace. »
Les
gouvernements devraient éviter les restrictions extrêmes et trop vaguement
formulées à la liberté de mouvement et aux libertés individuelles, privilégier
la distanciation sociale volontaire, et s'orienter vers des restrictions
obligatoires uniquement lorsque cela est scientifiquement justifié et
nécessaire et lorsque des dispositifs de soutien aux personnes touchées peuvent
être garantis. Lorsque des quarantaines ou des fermetures sont imposées, les
gouvernements sont obligés de garantir l'accès à la nourriture, à l'eau, aux
soins et aux prestations de santé. Ils devraient répondre aux préoccupations
spécifiques des personnes incarcérées et se trouvant dans des prisons et des
centres de détention pour migrants, des personnes âgées et des personnes
handicapées.
Dans un
certain nombre de pays, l'épidémie de COVID-19 a révélé des lacunes dans les
systèmes de santé publique et de protection sociale qui rendent plus difficile
la prise en charge des populations vulnérable et la réduction du risque de
transmission des maladies. Les gouvernements devraient intensifier les
campagnes d'information pour s'assurer que les gens sont conscients du risque
posé par le COVID-19 et des stratégies de prévention. Ils devraient veiller à
ce que chacun puisse accéder aux soins de santé de base, y compris les
migrants, les demandeurs d'asile et les réfugiés ; cibler les efforts de
secours pour venir en aide aux travailleurs à bas salaires touchés ; et
remédier à l'impact disproportionné sur les femmes et les filles. Ils devraient
également prendre des mesures politiques spécifiques pour réaliser le droit à
l'éducation, même si les écoles sont temporairement fermées.
Depuis que
ce nouveau type de coronavirus a été identifié pour la première fois en
décembre à Wuhan, en Chine, Human Rights Watch a fait état de violations des
droits dans la riposte
autoritaire du gouvernement chinois, de risques pour
les prisonniers et détenus aux États-Unis, en Syrie et en Iran, de l'impact
sur les personnes âgées et les fermetures d'établissements scolaires au
Royaume-Uni, de l'effondrement
du système de santé au Venezuela et d'autres
répercussions sur les droits humains qu'ont l'épidémie
comme les réponses apportées.
« La
meilleure façon de lutter contre le COVID-19 est de faire preuve d'une
scrupuleuse honnêteté avec le public, de restreindre les déplacements au strict
nécessaire pour limiter la transmission et de traiter les personnes les plus
vulnérables », a conclu Kenneth Roth. « Le coronavirus ne
connaît pas de frontières et a montré que notre propre santé n'est pas plus
solide que celle de notre voisin immédiat. Sa propagation rapide nous rappelle
à notre connectivité mondiale et à notre responsabilité partagée. »
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