lundi 5 mars 2018

1975-2000 : Les 4 conférences mondiales sur les femmes


LES QUATRE CONFÉRENCES MONDIALES SUR LES FEMMES 1975-2000
Perspective historique
Publié par le Département de l'information de l'ONU DPI/2035/M - 00-39711- avril 2000


En un quart de siècle, les quatre conférences mondiales sur les femmes organisées par les Nations Unies ont été le moyen de placer la question de l'égalité entre les sexes au cœur de l'agenda mondial. Elles ont permis de grouper la communauté internationale autour d'un ensemble d'objectifs communs, assorti d'un plan d'action effectif pour la promotion générale des femmes, dans toutes les sphères de la vie publique et privée.
Lors de la création des Nations Unies, en 1945, la lutte pour l'égalité entre les sexes était encore balbutiante. Seuls trente, des cinquante-et-un premiers Etats Membres de l'Organisation, accordaient aux femmes les mêmes droits de vote qu'aux hommes ou les autorisaient à travailler dans l'administration publique. Néanmoins, les rédacteurs de la Charte des Nations Unies, prévoyants, firent délibérément mention de «l'égalité des droits entre les hommes et les femmes» alors qu'ils déclaraient «la foi [de l'Organisation] en les droits de l'homme» ainsi que «la dignité et la valeur de la personne humaine». Aucun document légal international n'avait auparavant affirmé avec une telle vigueur l'égalité de tous les êtres humains ou n'avait considéré la différence de sexe comme possible motif de discrimination. Il devint alors évident que les droits des femmes seraient au cœur des travaux futurs de l'Organisation.
Au cours des trois décennies qui suivirent, le travail des Nations Unies relatif aux femmes fut principalement consacré à la codification de leurs droits juridiques et civils ainsi qu'à la collecte d'informations sur leur statut dans le monde. Avec le temps, il devint toutefois de plus en plus évident que les lois, en elles-mêmes et comme telles, ne suffisaient pas à garantir aux femmes des droits égaux à ceux des hommes.
Le second stade de la lutte en faveur de l'égalité entre les sexes commença avec l'organisation, par les Nations Unies, de quatre conférences mondiales destinées à développer des stratégies et des plans d'action pour la promotion des femmes. Les efforts déployés connurent plusieurs phases et transformations. Après avoir considéré les femmes presque exclusivement en fonction de leurs besoins en matière de développement, on reconnut les contributions essentielles qu'elles apportaient à tout le processus de développement et l'on chercha à leur donner davantage de pouvoir ainsi qu'à promouvoir leurs droits à participer pleinement aux activités humaines, sur tous les plans.

Mexico 1975 : Un dialogue mondial est engagé
La première conférence mondiale sur le statut des femmes se réunit à Mexico en 1975, coïncidant de la sorte avec l'Année internationale de la femme, célébrée afin de rappeler à la communauté internationale que le problème de la discrimination à l'égard des femmes persistait presque partout dans le monde. De concert avec la Décennie des Nations Unies pour la femme (1976-1985), proclamée par l'Assemblée générale cinq mois après que la Conférence en avait fait la demande express, celle-ci ouvrit une nouvelle phase dans les efforts mondiaux relatifs à la promotion des femmes, en initiant un dialogue de portée internationale sur l'égalité entre les sexes. Un processus venait d'être déclenché - un processus d'apprentissage - qui impliquerait des délibérations, des négociations, la mise en place d'objectifs, l'identification des obstacles et l'évaluation des progrès accomplis.
La Conférence de Mexico fut organisée à la demande de l'Assemblée générale des Nations Unies pour attirer l'attention internationale sur le besoin de développer des objectifs futur précis, des stratégies efficaces et des plans d'action en faveur de la promotion des femmes. A cette fin, l'Assemblée générale identifia trois objectifs clés qui devaient servir de base au travail des Nations Unies relatif aux femmes :
·       Une égalité complète entre les hommes et les femmes et l'élimination de la discrimination fondée sur le sexe;
·       L'intégration et la pleine participation des femmes au développement; et
·      Une contribution de plus en plus importante des femmes au renforcement de la paix internationale.
La Conférence réagit en adoptant un Programme mondial d'action, document qui proposait des directives aux gouvernements et à la communauté internationale pour mettre en œuvre, au cours des dix années à venir, les trois objectifs prioritaires déterminés par l'Assemblée générale. Le Programme d'action établissait les résultats minimums devant être atteints avant 1980 et qui permettraient de garantir un accès égal aux femmes dans des domaines tels que l'éducation, les opportunités d'emploi, la participation à la vie politique, les services de santé, le logement, la nutrition et le planning familial.
Cette approche marqua un tournant, déjà amorcé au début des années 70, dans la façon dont les femmes étaient perçues. Alors que les femmes étaient considérées auparavant comme des individus recevant passivement aide et soutien, elles devenaient dès lors les véritables partenaires des hommes, possédant les mêmes droits d'accès aux ressources et aux opportunités. Une transformation similaire était en train de s'opérer dans la conception du développement. Il ne devait dès lors plus servir à la promotion des femmes et on reconnaissait qu'il n'y avait de développement possible sans la pleine participation des femmes.
La Conférence demanda aux gouvernements d'établir des stratégies nationales et d'identifier des objectifs et des priorités pour orienter leurs efforts de promotion d'une participation égale des femmes. A la fin de la Décennie des Nations Unies pour la femme, 127 Etats Membres avaient répondu à cette demande, en mettant en place des mécanismes nationaux, des institutions s'occupant de la promotion des politiques, des recherches et des programmes visant à promouvoir les femmes et à les faire participer au développement.
Au sein du système des Nations Unies, en plus de l'Agence (aujourd'hui Division) de la promotion de la femme, la Conférence permit la création de l'Institut international de recherche et de formation des Nations Unies pour la promotion de la femme (INSTRAW) et le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) fournissant un cadre institutionnel pour la recherche, la formation et les activités opérationnelles dans le domaine des femmes et du développement.
Un aspect important de la réunion de Mexico réside dans le fait que les femmes jouèrent elles-mêmes un rôle directeur dans les discussions. Parmi les délégations des 133 Etats Membres rassemblées, 113 étaient menées par des femmes. Les femmes organisèrent également, en parallèle de la Conférence, un forum des organisations non gouvernementales, la tribune annuelle internationale des femmes, qui rassemblait environ 4 000 participants.
Des différences notables qui reflétaient les réalités politiques et économiques de l'époque apparurent au sein des femmes présentes au Forum. Les femmes des pays du bloc de l'est, par exemple, se montrèrent plus interessées par la question de la paix, alors que les femmes de l'Ouest insistèrent sur celle de l'égalité entre les sexes et que celles des pays en développement mirent l'accent sur le développement. Néanmoins, le Forum joua un rôle important, dans la mesure où il rassembla des hommes et des femmes de cultures et d'origines différentes qui allaient partager des informations et mettre en marche un processus qui aiderait à unifier le mouvement féminin, devenu véritablement international à la fin de la Décennie pour la femme. Le Forum permit également aux Nations Unies de s'ouvrir aux ONG qui favorisèrent la prise en compte de l'opinion des femmes dans le processus de développement des politiques de l'Organisation.

Copenhague 1980 : le processus d'évaluation débute
Lors de la réunion de représentants de 145 Etats Membres à Copenhague en 1980 qui visait à revoir et examiner le Programme mondial d'action, à l'occasion de la seconde conférence sur les femmes, on reconnut de façon unanime que des progrès significatifs avaient été réalisés. Les gouvernements et la communauté internationale avançaient à grands pas vers les objectifs fixés, cinq ans plus tôt, à Mexico.
Une étape importante avait été l'adoption, par l'Assemblée générale en décembre 1979, de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, l'un des instruments les plus puissants pour assurer l'égalité entre les hommes et les femmes. La Convention, dénommée «déclaration des droits de la femme», lie aujourd'hui légalement 165 Etats, devenus Etats parties, et les oblige à présenter dans l'année suivant la ratification et par la suite tous les quatre ans les mesures qu'ils ont prises pour éliminer les obstacles rencontrés dans l'application de la Convention. Un Protocole facultatif, permettant aux femmes victimes de discrimination fondée sur la différence des sexes de porter plainte devant une instance internationale, ouvert à la ratification à l'occasion de la Journée des droits de l'homme, le 10 décembre 1999. Après son entrée en vigueur, le Protocole placera la Convention sur un pied d'égalité avec d'autres instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme et qui comprennent des procédures de plaintes individuelles.
Malgré les progrès réalisés, la Conférence de Copenhague releva l'émergence de disparités entre les droits théoriquement garantis et la capacité des femmes à exercer effectivement ces droits. Afin d'examiner ce problème, la Conférence isola trois domaines dans lesquels une action spécifique et extrêmement ciblée était essentielle si l'on souhaitait atteindre les objectifs d'égalité, de développement et de paix identifiés par la Conférence de Mexico. Un accès similaire à celui des hommes à l'éducation, aux opportunités d'emploi et à des services de soins médicaux appropriés, tels étaient ces trois domaines.
Les délibérations de la Conférence de Copenhague furent assombries par des tensions politiques dont certaines dataient de la Conférence de Mexico. Toutefois la Conférence parvint à adopter, mais pas par consensus, un programme d'action qui identifiait divers facteurs responsables de la divergence entre les droits légaux et la capacité des femmes à les exercer. Ceux-ci incluaient :
·       Le manque engagement suffisant de la part des hommes pour améliorer le rôle de la femme dans la société;
·       Une volonté politique insuffisante;
·       Le manque de reconnaissance de la valeur des contributions des femmes à la société;
·       Le manque d'attention portée aux besoins particuliers des femmes au niveau de la planification;
·       La rareté des femmes aux postes de décision;
·   L'insuffisance de services tels que les coopératives, les centres de soins journaliers et les organismes de prêts destinés à soutenir le rôle de la femme dans la vie nationale;
·       Un manque général de ressources financières; et 
·       Une faible prise de conscience des femmes en ce qui concerne les opportunités disponibles.
Pour que l'on remédie à ces problèmes, le Programme d'action de Copenhague appela à la mise en place de mesures nationales plus importantes pour garantir aux femmes la propriété et le contrôle foncier, de même qu'une amélioration des droits des femmes en matière de succession, de garde parentale et de perte de nationalité. C'est également à la Conférence que les représentants demandèrent instamment que soit mis fin aux comportements stéréotypés à l'égard des femmes.

Nairobi 1985 : «La naissance du féminisme mondial»
Le mouvement pour l'égalité entre les sexes avait vraiment acquis une reconnaissance internationale, au moment où s'organisait, en 1985 à Nairobi, la troisième conférence mondiale sur les femmes, la Conférence mondiale pour le suivi et l'examen des réalisations de la Décennie des Nations Unies pour la femme : égalité, développement et paix. Avec 15 000 représentants d'organisations non gouvernementales présents au forum des ONG, organisé parallèlement à cet événement, nombreux furent ceux qui estimèrent bientôt que la Conférence avait permis la «naissance du féminisme mondial». Le mouvement des femmes, divisé à la Conférence de Mexico en raison des réalités politiques et économiques mondiales de l'époque, était alors devenu une force internationale unifiée sous la bannière de l'égalité, du développement et de la paix. Derrière cette étape historique, se cachaient dix années de travail. Beaucoup d'informations, de connaissances et d'expériences avaient été rassemblées par le biais du processus de discussion, de négociation et de révision.
Au même moment, les représentants se trouvèrent confrontés à des rapports choquants. Les renseignements recueillis par les Nations Unies révélaient que seule une petite minorité de femmes avaient tiré parti des améliorations du statut des femmes et des efforts pour réduire la discrimination à leur égard. Dans les pays en développement, l'amélioration de leur situation n'avait été qu'un processus marginal, dans les meilleurs cas. En bref, les objectifs de la seconde partie de la Décennie des Nations Unies pour la femme n'avaient pas été atteints.
Cette constatation appelait à l'adoption d'une nouvelle approche. La Conférence de Nairobi fut mandatée pour rechercher de nouvelles voies qui permettraient de surmonter les obstacles à la réalisation des objectifs de la Décennie : égalité, développement et paix.
Les Stratégies prospectives d'action de Nairobi pour l'an 2000, stratégies développées et adoptées par consensus par les 157 gouvernements participants, constituaient un plan de travail remis à jour et concernant l'avenir des femmes jusqu'à la fin du siècle. Sa nouveauté résidait dans le fait qu'il déclarait que tous les problèmes humains étaient aussi les problèmes des femmes. La participation des femmes au processus de décision et à la gestion de toutes les affaires humaines reconnue non seulement comme un droit légitime, mais aussi comme une nécessité politique et sociale dont le respect devait être incorporé dans toutes les institutions de la société.
Une série de mesures visant à permettre l'égalité entre les hommes et les femmes au niveau national se trouvait au centre de ce document. Les gouvernements se devaient de définir leurs propres priorités en fonction de leurs politiques de développement et des ressources à leur disposition.
Trois catégories élémentaires de mesures furent établies :
·       Mesures légales et constitutionnelles;
·       Egalité avec les hommes au niveau de la participation sociale; et
·       Egalité avec les hommes dans la vie politique et les processus de prise de décisions.
S'inspirant de l'idée que tout problème est aussi un problème de femme, les mesures recommandaient que les Stratégies prospectives de Nairobi incluent un large éventail de sujets allant de l'emploi à la santé jusqu'aux services sociaux, à l'industrie, à la science, aux communications et à l'environnement. A cette occasion, des directives pour la mise en place de mesures nationales, concernant la promotion de la participation des femmes dans les efforts de paix et l'assistance aux femmes en situations de détresse particulières, furent également proposées.
De la même façon, la Conférence de Nairobi exhorta les gouvernements à déléguer les responsabilités relatives aux questions de la femme à tous les bureaux et programmes institutionnels. De plus, suite à la Conférence, l'Assemblée générale demanda aux Nations Unies d'inclure, si cela ne l'était déjà, la question des femmes à tous les domaines d'activité de l'Organisation.
La Conférence de Nairobi avait donc permis d'envisager la question de la promotion de la femme de manière plus large. Il était maintenant admis que l'égalité entre les femmes et les hommes, loin d'être un problème isolé, touchait tous les domaines de l'activité humaine. De ce fait, la participation active et à long terme des femmes pour résoudre les problèmes de la société, et pas seulement les problèmes de femmes, était essentielle pour pouvoir atteindre les buts et objectifs de la Décennie de la femme.

Beijing 1995 : le leg du succès
Alors que les efforts déployés au cours des deux décennies précédentes, depuis la Conférence de Mexico en 1975, avaient aidé à améliorer la condition de la femme et son accès aux ressources, ils n'avaient cependant pas été permis de modifier les formes élémentaires d'inégalité existant au sein des relations hommes-femmes. Les décisions qui affectaient la vie de la plupart des individus continuaient d'être prises par des hommes. Il fallait donc élaborer les moyens de donner plus de pouvoir aux femmes afin qu'elles puissent, en tant que partenaires équivalents des hommes, insérer leurs priorités et valeurs propres dans les processus de prise de décisions, à tous les niveaux.
La reconnaissance de ce besoin d'impliquer les femmes dans la prise de décisions avait commencé à se manifester au cours d'une série de conférences mondiales organisées par les Nations Unies au début des années 90, qui traitaient des divers aspects du développement : l'environnement, les droits de l'homme, la population et le développement social. Toutes ces conférences avaient souligné l'importance de la pleine participation des femmes à la prise de décisions; leurs points de vue formèrent une partie intégrante des délibérations et des documents alors adoptés.
Néanmoins, ce ne fût qu'à la conférence suivante, la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, organisée à Beijing en 1995, que l'on assista véritablement à l'ouverture d'un nouveau chapitre dans la lutte pour l'égalité entre les sexes.
La transformation fondamentale qui eut lieu à Beijing fut la reconnaissance du besoin de déplacer l'attention focalisée sur les femmes vers un concept plus large, celui de genre, pour montrer ainsi que la structure de la société, dans son ensemble, de même que les relations entre les hommes et les femmes qui la composent devaient être réévaluées. Ce n'est que par une restructuration aussi profonde de la société et de ses institutions que les femmes pouvaient acquérir suffisamment de pouvoir pour occuper la place qui leur revenaient, en tant qu'égales des hommes, dans tous les aspects de la vie. Par ce changement, on avait réaffirmé énergiquement que les droits des femmes faisaient partie intégrante des droits de l'homme et que l'égalité entre les sexes était une question universelle dont la prise en compte bénéficiait à tous.
Le leg de la Conférence de Beijing résidait dans le fait que celle-ci avait provoqué un renouveau des engagements mondiaux pour l'attribution de pouvoirs accrus aux femmes partout dans le monde et qu'elle attira une attention internationale sans précédent. La Conférence adopta de manière unanime la Déclaration de Beijing et le Programme d'action conçu comme un ordre du jour en faveur du renforcement de la position de la femme et comme la pierre angulaire de la promotion de la femme au XXIe siècle.
Le Programme d'action définissait douze domaines critiques, estimés être représentatifs des obstacles principaux à la promotion de la femme et pour lesquels une action concrète des gouvernements et de la société civile était nécessaire :
  1. Les femmes et la pauvreté;
  2. L'éducation et la formation des femmes;
  3. Les femmes et la santé;
  4. La violence à l'égard des femmes;
  5. Les femmes et les conflits armés;
  6. Les femmes et l'économie;
  7. Les femmes, le pouvoir et la prise de décision;
  8. Les mécanismes institutionnels pour la promotion des femmes;
  9. Les droits humains des femmes;
  10. Les femmes et les médias;
  11. Les femmes et l'environnement;
  12. Les fillettes.
En adoptant le Programme d'action de Beijing, les gouvernements s'engagèrent à inclure effectivement la dimension séxospécifique dans toutes leurs institutions, politiques, de planification et de prise de décisions. Cela signifiait concrètement qu'avant que des décisions ne soient prises ou que des programmes ne soient mis en place une analyse de leurs effets sur les hommes et les femmes, ainsi que des besoins de ceux-ci, devait toujours être conduite. Au lieu de s'astreindre, par exemple, à faire en sorte qu'un système éducatif soit de plus en plus ouvert aux femmes, cette valorisation de l'aspect séxospécifique imposerait une restructuration du système afin qu'il épouse uniformément les besoins des femmes comme ceux des hommes.
Introduire l'aspect séxospécifique impliquait un réexamen de toute la société et de l'inégalité de ses structures de base. L'attention n'était donc plus limitée aux femmes et à leur statut dans la société, mais englobait la restructuration des institutions et des processus de prise de décisions politiques et économiques au sein d'une société envisagée dans son ensemble.
En approuvant le Programme d'action, l'Assemblée générale des Nations Unies demanda à tous les Etats, au système des Nations Unies et aux autres organisations internationales, comme aux ONG et au secteur privé, de prendre des mesures pour appliquer les recommandations y figurant. Parmi les Etats Membres, les mécanismes qui avaient été établis pour promouvoir le statut de la femme furent réassignés comme unité centrale de coordination des politiques sur l'ensemble des institutions et programmes. Au sein du système des Nations Unies, le Secrétaire général désigna un fonctionnaire de haut rang pour servir de conseiller spécial sur les questions sexospécifiques, ayant pour rôle de garantir une application large des perspectives sexospécifiques à tous les niveaux du champ de travail des Nations Unies. L'Organisation se vit également confier un rôle central, celui de superviser le Programme.
La Conférence de Beijing apparut comme un succès majeur, à la fois en raison de son ampleur et de ses résultats. Avec 17 000 participants dont 189 gouvernements, elle constituait la réunion la plus importante de représentants de gouvernements et d'ONG jamais organisée. Le Forum ONG, organisé parallèlement à la Conférence battit tous les records en accueillant 35 000 personnes, portant ainsi le nombre général de participants à 47 000.
La présence et l'influence des ONG, l'un des fers-de-lance de la recherche de l'égalité entre les sexes, avaient énormément augmenté depuis la Conférence de Mexico, en 1975. A Beijing, les ONG influencèrent directement le contenu du Programme d'action. Elles allaient de même jouer un rôle important en rendant leurs dirigeants nationaux responsables des engagements qu'ils avaient acceptés de mettre en œuvre.
Informations synthétiques : http://www.un.org/french/events/womenfr.htm

Suivi de l'Assemblée générale des Nations Unies : BEIJING + 5
L'Assemblée générale a convoqué une session extraordinaire consacrée au suivi des progrès réalisés au cours des cinq années qui ont suivi l'adoption du Programme d'action de Beijing.
La session extraordinaire se réunira à New-York, du 5 au 9 juin 2000, et aura pour titre «Les femmes en l'an 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle». «La session extraordinaire sera l'occasion pour les gouvernements et la société civile de partager leurs résultats et d'examiner les enjeux actuels comme les obstacles rencontrés dans l'application du Programme d'action de Beijing. Ainsi un nouvel élan pourra être donné aux engagements politiques qui doivent permettre le renforcement des droits de la femme et de l'égalité entre les sexes».

Pour autres d’informations : http://maghreb.unwomen.org/fr


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