LES QUATRE CONFÉRENCES MONDIALES SUR LES FEMMES
1975-2000
Perspective historique
Perspective historique
Publié par le Département de l'information de l'ONU DPI/2035/M
- 00-39711- avril 2000
En
un quart de siècle, les quatre conférences mondiales sur les femmes organisées
par les Nations Unies ont été le moyen de placer la question de l'égalité entre
les sexes au cœur de l'agenda mondial. Elles ont permis de grouper la
communauté internationale autour d'un ensemble d'objectifs communs, assorti
d'un plan d'action effectif pour la promotion générale des femmes, dans toutes
les sphères de la vie publique et privée.
Lors
de la création des Nations Unies, en 1945, la lutte pour l'égalité entre les
sexes était encore balbutiante. Seuls trente, des cinquante-et-un premiers
Etats Membres de l'Organisation, accordaient aux femmes les mêmes droits de
vote qu'aux hommes ou les autorisaient à travailler dans l'administration
publique. Néanmoins, les rédacteurs de la Charte des Nations Unies, prévoyants,
firent délibérément mention de «l'égalité des droits entre les hommes et les
femmes» alors qu'ils déclaraient «la foi [de l'Organisation] en les droits de
l'homme» ainsi que «la dignité et la valeur de la personne humaine». Aucun
document légal international n'avait auparavant affirmé avec une telle vigueur
l'égalité de tous les êtres humains ou n'avait considéré la différence de sexe
comme possible motif de discrimination. Il devint alors évident que les droits
des femmes seraient au cœur des travaux futurs de l'Organisation.
Au
cours des trois décennies qui suivirent, le travail des Nations Unies relatif
aux femmes fut principalement consacré à la codification de leurs droits
juridiques et civils ainsi qu'à la collecte d'informations sur leur statut dans
le monde. Avec le temps, il devint toutefois de plus en plus évident que les
lois, en elles-mêmes et comme telles, ne suffisaient pas à garantir aux femmes
des droits égaux à ceux des hommes.
Le
second stade de la lutte en faveur de l'égalité entre les sexes commença avec
l'organisation, par les Nations Unies, de quatre conférences mondiales
destinées à développer des stratégies et des plans d'action pour la promotion
des femmes. Les efforts déployés connurent plusieurs phases et transformations.
Après avoir considéré les femmes presque exclusivement en fonction de leurs
besoins en matière de développement, on reconnut les contributions essentielles
qu'elles apportaient à tout le processus de développement et l'on chercha à
leur donner davantage de pouvoir ainsi qu'à promouvoir leurs droits à participer
pleinement aux activités humaines, sur tous les plans.
Mexico 1975 : Un dialogue mondial est engagé
La
première conférence mondiale sur le statut des femmes se réunit à Mexico en
1975, coïncidant de la sorte avec l'Année internationale de la femme, célébrée
afin de rappeler à la communauté internationale que le problème de la
discrimination à l'égard des femmes persistait presque partout dans le monde.
De concert avec la Décennie des Nations Unies pour la femme (1976-1985),
proclamée par l'Assemblée générale cinq mois après que la Conférence en avait
fait la demande express, celle-ci ouvrit une nouvelle phase dans les efforts
mondiaux relatifs à la promotion des femmes, en initiant un dialogue de portée
internationale sur l'égalité entre les sexes. Un processus venait d'être
déclenché - un processus d'apprentissage - qui impliquerait des délibérations,
des négociations, la mise en place d'objectifs, l'identification des obstacles
et l'évaluation des progrès accomplis.
La
Conférence de Mexico fut organisée à la demande de l'Assemblée générale des
Nations Unies pour attirer l'attention internationale sur le besoin de
développer des objectifs futur précis, des stratégies efficaces et des plans
d'action en faveur de la promotion des femmes. A cette fin, l'Assemblée
générale identifia trois objectifs clés qui devaient servir de base au travail
des Nations Unies relatif aux femmes :
·
Une égalité complète entre
les hommes et les femmes et l'élimination de la discrimination fondée sur le
sexe;
·
L'intégration et la pleine
participation des femmes au développement; et
· Une contribution de plus en
plus importante des femmes au renforcement de la paix internationale.
La
Conférence réagit en adoptant un Programme mondial d'action, document qui
proposait des directives aux gouvernements et à la communauté internationale
pour mettre en œuvre, au cours des dix années à venir, les trois objectifs
prioritaires déterminés par l'Assemblée générale. Le Programme d'action
établissait les résultats minimums devant être atteints avant 1980 et qui
permettraient de garantir un accès égal aux femmes dans des domaines tels que
l'éducation, les opportunités d'emploi, la participation à la vie politique,
les services de santé, le logement, la nutrition et le planning familial.
Cette
approche marqua un tournant, déjà amorcé au début des années 70, dans la façon
dont les femmes étaient perçues. Alors que les femmes étaient considérées
auparavant comme des individus recevant passivement aide et soutien, elles
devenaient dès lors les véritables partenaires des hommes, possédant les mêmes
droits d'accès aux ressources et aux opportunités. Une transformation similaire
était en train de s'opérer dans la conception du développement. Il ne devait
dès lors plus servir à la promotion des femmes et on reconnaissait qu'il n'y
avait de développement possible sans la pleine participation des femmes.
La
Conférence demanda aux gouvernements d'établir des stratégies nationales et
d'identifier des objectifs et des priorités pour orienter leurs efforts de promotion
d'une participation égale des femmes. A la fin de la Décennie des Nations Unies
pour la femme, 127 Etats Membres avaient répondu à cette demande, en mettant en
place des mécanismes nationaux, des institutions s'occupant de la promotion des
politiques, des recherches et des programmes visant à promouvoir les femmes et
à les faire participer au développement.
Au
sein du système des Nations Unies, en plus de l'Agence (aujourd'hui Division)
de la promotion de la femme, la Conférence permit la création de l'Institut
international de recherche et de formation des Nations Unies pour la promotion
de la femme (INSTRAW) et le Fonds de développement des Nations Unies pour la
femme (UNIFEM) fournissant un cadre institutionnel pour la recherche, la
formation et les activités opérationnelles dans le domaine des femmes et du
développement.
Un
aspect important de la réunion de Mexico réside dans le fait que les femmes
jouèrent elles-mêmes un rôle directeur dans les discussions. Parmi les
délégations des 133 Etats Membres rassemblées, 113 étaient menées par des
femmes. Les femmes organisèrent également, en parallèle de la Conférence, un
forum des organisations non gouvernementales, la tribune annuelle
internationale des femmes, qui rassemblait environ 4 000 participants.
Des
différences notables qui reflétaient les réalités politiques et économiques de
l'époque apparurent au sein des femmes présentes au Forum. Les femmes des pays
du bloc de l'est, par exemple, se montrèrent plus interessées par la question
de la paix, alors que les femmes de l'Ouest insistèrent sur celle de l'égalité
entre les sexes et que celles des pays en développement mirent l'accent sur le
développement. Néanmoins, le Forum joua un rôle important, dans la mesure où il
rassembla des hommes et des femmes de cultures et d'origines différentes qui
allaient partager des informations et mettre en marche un processus qui
aiderait à unifier le mouvement féminin, devenu véritablement international à
la fin de la Décennie pour la femme. Le Forum permit également aux Nations
Unies de s'ouvrir aux ONG qui favorisèrent la prise en compte de l'opinion des
femmes dans le processus de développement des politiques de l'Organisation.
Copenhague 1980 : le processus d'évaluation débute
Lors
de la réunion de représentants de 145 Etats Membres à Copenhague en 1980 qui
visait à revoir et examiner le Programme mondial d'action, à l'occasion de la
seconde conférence sur les femmes, on reconnut de façon unanime que des progrès
significatifs avaient été réalisés. Les gouvernements et la communauté
internationale avançaient à grands pas vers les objectifs fixés, cinq ans plus
tôt, à Mexico.
Une étape importante avait été l'adoption, par l'Assemblée générale en décembre 1979, de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, l'un des instruments les plus puissants pour assurer l'égalité entre les hommes et les femmes. La Convention, dénommée «déclaration des droits de la femme», lie aujourd'hui légalement 165 Etats, devenus Etats parties, et les oblige à présenter dans l'année suivant la ratification et par la suite tous les quatre ans les mesures qu'ils ont prises pour éliminer les obstacles rencontrés dans l'application de la Convention. Un Protocole facultatif, permettant aux femmes victimes de discrimination fondée sur la différence des sexes de porter plainte devant une instance internationale, ouvert à la ratification à l'occasion de la Journée des droits de l'homme, le 10 décembre 1999. Après son entrée en vigueur, le Protocole placera la Convention sur un pied d'égalité avec d'autres instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme et qui comprennent des procédures de plaintes individuelles.
Une étape importante avait été l'adoption, par l'Assemblée générale en décembre 1979, de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, l'un des instruments les plus puissants pour assurer l'égalité entre les hommes et les femmes. La Convention, dénommée «déclaration des droits de la femme», lie aujourd'hui légalement 165 Etats, devenus Etats parties, et les oblige à présenter dans l'année suivant la ratification et par la suite tous les quatre ans les mesures qu'ils ont prises pour éliminer les obstacles rencontrés dans l'application de la Convention. Un Protocole facultatif, permettant aux femmes victimes de discrimination fondée sur la différence des sexes de porter plainte devant une instance internationale, ouvert à la ratification à l'occasion de la Journée des droits de l'homme, le 10 décembre 1999. Après son entrée en vigueur, le Protocole placera la Convention sur un pied d'égalité avec d'autres instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme et qui comprennent des procédures de plaintes individuelles.
Malgré
les progrès réalisés, la Conférence de Copenhague releva l'émergence de disparités
entre les droits théoriquement garantis et la capacité des femmes à exercer
effectivement ces droits. Afin d'examiner ce problème, la Conférence isola
trois domaines dans lesquels une action spécifique et extrêmement ciblée était
essentielle si l'on souhaitait atteindre les objectifs d'égalité, de
développement et de paix identifiés par la Conférence de Mexico. Un accès
similaire à celui des hommes à l'éducation, aux opportunités d'emploi et à des
services de soins médicaux appropriés, tels étaient ces trois domaines.
Les
délibérations de la Conférence de Copenhague furent assombries par des tensions
politiques dont certaines dataient de la Conférence de Mexico. Toutefois la
Conférence parvint à adopter, mais pas par consensus, un programme d'action qui
identifiait divers facteurs responsables de la divergence entre les droits
légaux et la capacité des femmes à les exercer. Ceux-ci incluaient :
·
Le manque engagement
suffisant de la part des hommes pour améliorer le rôle de la femme dans la
société;
·
Une volonté politique
insuffisante;
·
Le manque de reconnaissance
de la valeur des contributions des femmes à la société;
·
Le manque d'attention
portée aux besoins particuliers des femmes au niveau de la planification;
·
La rareté des femmes aux
postes de décision;
· L'insuffisance de services
tels que les coopératives, les centres de soins journaliers et les organismes
de prêts destinés à soutenir le rôle de la femme dans la vie nationale;
·
Un manque général de
ressources financières; et
·
Une faible prise de conscience
des femmes en ce qui concerne les opportunités disponibles.
Pour
que l'on remédie à ces problèmes, le Programme d'action de Copenhague appela à
la mise en place de mesures nationales plus importantes pour garantir aux
femmes la propriété et le contrôle foncier, de même qu'une amélioration des
droits des femmes en matière de succession, de garde parentale et de perte de
nationalité. C'est également à la Conférence que les représentants demandèrent
instamment que soit mis fin aux comportements stéréotypés à l'égard des femmes.
Nairobi 1985 : «La naissance du féminisme mondial»
Le
mouvement pour l'égalité entre les sexes avait vraiment acquis une
reconnaissance internationale, au moment où s'organisait, en 1985 à Nairobi, la
troisième conférence mondiale sur les femmes, la Conférence mondiale pour le
suivi et l'examen des réalisations de la Décennie des Nations Unies pour la
femme : égalité, développement et paix. Avec 15 000 représentants
d'organisations non gouvernementales présents au forum des ONG, organisé
parallèlement à cet événement, nombreux furent ceux qui estimèrent bientôt que
la Conférence avait permis la «naissance du féminisme mondial». Le mouvement
des femmes, divisé à la Conférence de Mexico en raison des réalités politiques
et économiques mondiales de l'époque, était alors devenu une force
internationale unifiée sous la bannière de l'égalité, du développement et de la
paix. Derrière cette étape historique, se cachaient dix années de travail.
Beaucoup d'informations, de connaissances et d'expériences avaient été
rassemblées par le biais du processus de discussion, de négociation et de
révision.
Au
même moment, les représentants se trouvèrent confrontés à des rapports
choquants. Les renseignements recueillis par les Nations Unies révélaient que
seule une petite minorité de femmes avaient tiré parti des améliorations du
statut des femmes et des efforts pour réduire la discrimination à leur égard.
Dans les pays en développement, l'amélioration de leur situation n'avait été
qu'un processus marginal, dans les meilleurs cas. En bref, les objectifs de la
seconde partie de la Décennie des Nations Unies pour la femme n'avaient pas été
atteints.
Cette
constatation appelait à l'adoption d'une nouvelle approche. La Conférence de
Nairobi fut mandatée pour rechercher de nouvelles voies qui permettraient de
surmonter les obstacles à la réalisation des objectifs de la Décennie :
égalité, développement et paix.
Les
Stratégies prospectives d'action de Nairobi pour l'an 2000, stratégies
développées et adoptées par consensus par les 157 gouvernements participants,
constituaient un plan de travail remis à jour et concernant l'avenir des femmes
jusqu'à la fin du siècle. Sa nouveauté résidait dans le fait qu'il déclarait
que tous les problèmes humains étaient aussi les problèmes des femmes. La
participation des femmes au processus de décision et à la gestion de toutes les
affaires humaines reconnue non seulement comme un droit légitime, mais aussi
comme une nécessité politique et sociale dont le respect devait être incorporé
dans toutes les institutions de la société.
Une
série de mesures visant à permettre l'égalité entre les hommes et les femmes au
niveau national se trouvait au centre de ce document. Les gouvernements se
devaient de définir leurs propres priorités en fonction de leurs politiques de
développement et des ressources à leur disposition.
Trois
catégories élémentaires de mesures furent établies :
·
Mesures légales et
constitutionnelles;
·
Egalité avec les hommes au
niveau de la participation sociale; et
·
Egalité avec les hommes
dans la vie politique et les processus de prise de décisions.
S'inspirant
de l'idée que tout problème est aussi un problème de femme, les mesures
recommandaient que les Stratégies prospectives de Nairobi incluent un large
éventail de sujets allant de l'emploi à la santé jusqu'aux services sociaux, à
l'industrie, à la science, aux communications et à l'environnement. A cette
occasion, des directives pour la mise en place de mesures nationales,
concernant la promotion de la participation des femmes dans les efforts de paix
et l'assistance aux femmes en situations de détresse particulières, furent
également proposées.
De
la même façon, la Conférence de Nairobi exhorta les gouvernements à déléguer
les responsabilités relatives aux questions de la femme à tous les bureaux et
programmes institutionnels. De plus, suite à la Conférence, l'Assemblée
générale demanda aux Nations Unies d'inclure, si cela ne l'était déjà, la
question des femmes à tous les domaines d'activité de l'Organisation.
La
Conférence de Nairobi avait donc permis d'envisager la question de la promotion
de la femme de manière plus large. Il était maintenant admis que l'égalité
entre les femmes et les hommes, loin d'être un problème isolé, touchait tous
les domaines de l'activité humaine. De ce fait, la participation active et à
long terme des femmes pour résoudre les problèmes de la société, et pas
seulement les problèmes de femmes, était essentielle pour pouvoir atteindre les
buts et objectifs de la Décennie de la femme.
Beijing 1995 : le leg du succès
Alors
que les efforts déployés au cours des deux décennies précédentes, depuis la
Conférence de Mexico en 1975, avaient aidé à améliorer la condition de la femme
et son accès aux ressources, ils n'avaient cependant pas été permis de modifier
les formes élémentaires d'inégalité existant au sein des relations
hommes-femmes. Les décisions qui affectaient la vie de la plupart des individus
continuaient d'être prises par des hommes. Il fallait donc élaborer les moyens
de donner plus de pouvoir aux femmes afin qu'elles puissent, en tant que
partenaires équivalents des hommes, insérer leurs priorités et valeurs propres
dans les processus de prise de décisions, à tous les niveaux.
La
reconnaissance de ce besoin d'impliquer les femmes dans la prise de décisions
avait commencé à se manifester au cours d'une série de conférences mondiales
organisées par les Nations Unies au début des années 90, qui traitaient des
divers aspects du développement : l'environnement, les droits de l'homme, la
population et le développement social. Toutes ces conférences avaient souligné
l'importance de la pleine participation des femmes à la prise de décisions;
leurs points de vue formèrent une partie intégrante des délibérations et des
documents alors adoptés.
Néanmoins,
ce ne fût qu'à la conférence suivante, la quatrième Conférence mondiale sur les
femmes, organisée à Beijing en 1995, que l'on assista véritablement à
l'ouverture d'un nouveau chapitre dans la lutte pour l'égalité entre les sexes.
La
transformation fondamentale qui eut lieu à Beijing fut la reconnaissance du
besoin de déplacer l'attention focalisée sur les femmes vers un concept plus
large, celui de genre, pour montrer ainsi que la structure de la société, dans
son ensemble, de même que les relations entre les hommes et les femmes qui la
composent devaient être réévaluées. Ce n'est que par une restructuration aussi
profonde de la société et de ses institutions que les femmes pouvaient acquérir
suffisamment de pouvoir pour occuper la place qui leur revenaient, en tant
qu'égales des hommes, dans tous les aspects de la vie. Par ce changement, on
avait réaffirmé énergiquement que les droits des femmes faisaient partie
intégrante des droits de l'homme et que l'égalité entre les sexes était une
question universelle dont la prise en compte bénéficiait à tous.
Le
leg de la Conférence de Beijing résidait dans le fait que celle-ci avait
provoqué un renouveau des engagements mondiaux pour l'attribution de pouvoirs
accrus aux femmes partout dans le monde et qu'elle attira une attention
internationale sans précédent. La Conférence adopta de manière unanime la
Déclaration de Beijing et le Programme d'action conçu comme un ordre du jour en
faveur du renforcement de la position de la femme et comme la pierre angulaire
de la promotion de la femme au XXIe siècle.
Le
Programme d'action définissait douze domaines critiques, estimés être
représentatifs des obstacles principaux à la promotion de la femme et pour
lesquels une action concrète des gouvernements et de la société civile était
nécessaire :
- Les
femmes et la pauvreté;
- L'éducation
et la formation des femmes;
- Les
femmes et la santé;
- La
violence à l'égard des femmes;
- Les
femmes et les conflits armés;
- Les
femmes et l'économie;
- Les
femmes, le pouvoir et la prise de décision;
- Les
mécanismes institutionnels pour la promotion des femmes;
- Les
droits humains des femmes;
- Les
femmes et les médias;
- Les
femmes et l'environnement;
- Les
fillettes.
En
adoptant le Programme d'action de Beijing, les gouvernements s'engagèrent à inclure
effectivement la dimension séxospécifique dans toutes leurs institutions,
politiques, de planification et de prise de décisions. Cela signifiait concrètement
qu'avant que des décisions ne soient prises ou que des programmes ne soient mis
en place une analyse de leurs effets sur les hommes et les femmes, ainsi que
des besoins de ceux-ci, devait toujours être conduite. Au lieu de s'astreindre,
par exemple, à faire en sorte qu'un système éducatif soit de plus en plus
ouvert aux femmes, cette valorisation de l'aspect séxospécifique imposerait une
restructuration du système afin qu'il épouse uniformément les besoins des
femmes comme ceux des hommes.
Introduire
l'aspect séxospécifique impliquait un réexamen de toute la société et de
l'inégalité de ses structures de base. L'attention n'était donc plus limitée
aux femmes et à leur statut dans la société, mais englobait la restructuration
des institutions et des processus de prise de décisions politiques et
économiques au sein d'une société envisagée dans son ensemble.
En
approuvant le Programme d'action, l'Assemblée générale des Nations Unies
demanda à tous les Etats, au système des Nations Unies et aux autres
organisations internationales, comme aux ONG et au secteur privé, de prendre
des mesures pour appliquer les recommandations y figurant. Parmi les Etats
Membres, les mécanismes qui avaient été établis pour promouvoir le statut de la
femme furent réassignés comme unité centrale de coordination des politiques sur
l'ensemble des institutions et programmes. Au sein du système des Nations
Unies, le Secrétaire général désigna un fonctionnaire de haut rang pour servir
de conseiller spécial sur les questions sexospécifiques, ayant pour rôle de
garantir une application large des perspectives sexospécifiques à tous les
niveaux du champ de travail des Nations Unies. L'Organisation se vit également
confier un rôle central, celui de superviser le Programme.
La
Conférence de Beijing apparut comme un succès majeur, à la fois en raison de
son ampleur et de ses résultats. Avec 17 000 participants dont 189
gouvernements, elle constituait la réunion la plus importante de représentants
de gouvernements et d'ONG jamais organisée. Le Forum ONG, organisé parallèlement
à la Conférence battit tous les records en accueillant 35 000 personnes,
portant ainsi le nombre général de participants à 47 000.
La
présence et l'influence des ONG, l'un des fers-de-lance de la recherche de
l'égalité entre les sexes, avaient énormément augmenté depuis la Conférence de
Mexico, en 1975. A Beijing, les ONG influencèrent directement le contenu du
Programme d'action. Elles allaient de même jouer un rôle important en rendant
leurs dirigeants nationaux responsables des engagements qu'ils avaient acceptés
de mettre en œuvre.
Déclaration et
Plan d’action : http://www.un.org/womenwatch/daw/beijing/pdf/BDPfA%20F.pdf
Informations
synthétiques : http://www.un.org/french/events/womenfr.htm
Suivi de l'Assemblée générale des Nations Unies : BEIJING + 5
L'Assemblée
générale a convoqué une session extraordinaire consacrée au suivi des progrès
réalisés au cours des cinq années qui ont suivi l'adoption du Programme
d'action de Beijing.
La
session extraordinaire se réunira à New-York, du 5 au 9 juin 2000, et aura pour
titre «Les femmes en l'an 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix
pour le XXIe siècle». «La session extraordinaire sera l'occasion pour les
gouvernements et la société civile de partager leurs résultats et d'examiner
les enjeux actuels comme les obstacles rencontrés dans l'application du
Programme d'action de Beijing. Ainsi un nouvel élan pourra être donné aux
engagements politiques qui doivent permettre le renforcement des droits de la
femme et de l'égalité entre les sexes».
Pour autres d’informations : http://maghreb.unwomen.org/fr
Pour autres textes de référence : http://maghreb.unwomen.org/fr/ressources-medias/guiding-documents
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire